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 et consomment près de la moitié des finances de France, de
 sorte qu'il se trouve telles provinces d'où l'escu apporté en no-
 tre espargne ne revient qu'à trente sols (pag. 61). De sorte,
 ajoule-t-il plus loin, que l'on peut dire asseurement que les
 gages des officiers de finances se monlent plus que faisoyent
 anciennement tous les revenus, subsides et impositions qui se
levoyent ordinairement en tout le royaume. »
   Henri III, au milieu de cette détresse, vendit son domaine,
 engagea une bonne partie de ses revenus, et était encore gran-
dement endetté (pag. 57). Les emprunts au dedans et au d e -
hors achevaient de le précipiter (pag. 63). Mats aussi Pierre
d'Epinac pouvait-il ajouter: « Nos champs auparavant fertiles
sont laissez en friche, les superbes et riches maisons demeu-
rent désertes et abandonnées, les villes jadis célèbres et o p u -
lentes restent désolées, par la perte de tous leurs anciens or-
nements des édifices tant priuez que publics (pag. 31).
   D'Epinac se prononça pour l'exercice d'une seule religion
dans le royaume, et demanda le renvoi des ministres qui en
enseignaient une autre que la religion catholique (pag. 17).
Claude de Bauffremont, seigneur et baron de Senescey (mais
non de Seneçay, comme écrit Sismondi), demanda an nom de
la noblesse, l'interdiction du culte nouveau, « sans que néan-
moins, dit-il, aucun soit recherché dans sa maison, ains qu'il y
demeure en toute seureté, nous estant permis les prendre en
nostre protection, sous voslre autorité, avec leurs familles et
biens. » (Proposition de la noblesse de France, pag. 9.)
  Il ne faut pas oublier, quand on est au XVEe siècle, que ces
demandes-là ne sont point anti-libérales, car de part et d'autre
on était assez prononcé contre la liberté des cultes, de même
que, dans les grandes crises de la Ligue, réformateurs et ca-
tholiques, ligueurs et anti-ligueurs, professaient ouvertement,
en paroles eten écrits, les doctrines du régicide. C'est ce qui
ressort assez nettement d'un bon livre de M. Labitte, publié
en ces derniers temps, et qui traite de la Démocratie chez les
Prédicateurs delaLigue. L'application suivaitlathéorie. DePol-