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318 et consomment près de la moitié des finances de France, de sorte qu'il se trouve telles provinces d'où l'escu apporté en no- tre espargne ne revient qu'à trente sols (pag. 61). De sorte, ajoule-t-il plus loin, que l'on peut dire asseurement que les gages des officiers de finances se monlent plus que faisoyent anciennement tous les revenus, subsides et impositions qui se levoyent ordinairement en tout le royaume. » Henri III, au milieu de cette détresse, vendit son domaine, engagea une bonne partie de ses revenus, et était encore gran- dement endetté (pag. 57). Les emprunts au dedans et au d e - hors achevaient de le précipiter (pag. 63). Mats aussi Pierre d'Epinac pouvait-il ajouter: « Nos champs auparavant fertiles sont laissez en friche, les superbes et riches maisons demeu- rent désertes et abandonnées, les villes jadis célèbres et o p u - lentes restent désolées, par la perte de tous leurs anciens or- nements des édifices tant priuez que publics (pag. 31). D'Epinac se prononça pour l'exercice d'une seule religion dans le royaume, et demanda le renvoi des ministres qui en enseignaient une autre que la religion catholique (pag. 17). Claude de Bauffremont, seigneur et baron de Senescey (mais non de Seneçay, comme écrit Sismondi), demanda an nom de la noblesse, l'interdiction du culte nouveau, « sans que néan- moins, dit-il, aucun soit recherché dans sa maison, ains qu'il y demeure en toute seureté, nous estant permis les prendre en nostre protection, sous voslre autorité, avec leurs familles et biens. » (Proposition de la noblesse de France, pag. 9.) Il ne faut pas oublier, quand on est au XVEe siècle, que ces demandes-là ne sont point anti-libérales, car de part et d'autre on était assez prononcé contre la liberté des cultes, de même que, dans les grandes crises de la Ligue, réformateurs et ca- tholiques, ligueurs et anti-ligueurs, professaient ouvertement, en paroles eten écrits, les doctrines du régicide. C'est ce qui ressort assez nettement d'un bon livre de M. Labitte, publié en ces derniers temps, et qui traite de la Démocratie chez les Prédicateurs delaLigue. L'application suivaitlathéorie. DePol-