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                              III.




   Elles furent longues, les dévotions. Une fois achevées, le
sacristain se tint à la porte, et respectueusement incliné, il
rendit à chacun les armes à lui remises; —puis le vieux sei-
gneur, à titre de mortification et par pénitence, raconta à son
escorte, d'un cœur contrit et humilié, ce malheur de famille
qui l'obligeait, comme lieutenant de Mons, à quitter son
épée.
   Mes bons gentils hommmes, leur dit-il, je vous remercie
d'avoir, pour l'amour de moi, déposé vos armes aux mains de
ce bedeau, mais nous avons dû le faire en mémoire d'un
meurtre que Pierre Mitte, mon trisaïeul, ami des comtes du
Forez, longtemps baillif de leur province, fut accusé d'avoir
commis dans cette église sur la personne du vicomte de Poli-
gnac, dont la famille, aidée delà Vierge et des anges, a fondé
ce beau vaisseau.
   Or, Pierre, en 1312, était lui seigneur du Mons et autres
lieux. Il était fort subtil d'entendement et sage en ses entre-
prises. — Pendant que le comte Jean était au siège de Gam-
bray, pour le roi Philippe de Valois, contre les Anglais, ce
fut lui qui demeura gouverneur du pays, où il donnait toutes
les charges, les offices, états vacants, grâces, pardons, foires,
marchés et autres droits appartenant aux comtes. Il établit
môme un nouveau juge en Forez. Il fonda et bâtit un hôpital
pour recevoir les pauvres malades, au lieu de St-Agricole en
Velay, joignant l'église, où était anciennement la sépulture des