page suivante »
259 Enfin, pauvre fleur isolée, En butte à son souffle, et brûlée Par les feux d'un soleil ardent, J'ai penché ma tête mourante, Exhalant mon ame odorante, Hélas ! et te redemandant Au ruisseau sur qui je m'incline, A l'abeille de la colline Qui dans mon sein vient se bercer, Et de miel emplir sa corbeille ; Mais ni le ruisseau ni l'abeille Au vallon ne t'ont vu passer. L'INSECTE. Au premier chant de l'alouette, J'étais allé, pour ta toilette, Dérober sur le mont lointain La blanche perle de rosée Qui tremble à la robe irisée Que revêt le joyeux matin. J'ai franchi de vertes savannes Où cheminent les caravanes, Et de mystérieux vallons Que le caprice des génies A semé de fleurs infinies Que respectent les aquilons. J'ai remonté d'un vol rapide Les rives du ruisseau limpide Où ton ombre aime à se bercer, Jusqu'au roc d'où jaillit sa source, Sans avoir trouvé dans ma course De fleurs qui puisse t'effacer.