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Enfin, pauvre fleur isolée,
En butte à son souffle, et brûlée
Par les feux d'un soleil ardent,
J'ai penché ma tête mourante,
Exhalant mon ame odorante,
Hélas ! et te redemandant

Au ruisseau sur qui je m'incline,
A l'abeille de la colline
Qui dans mon sein vient se bercer,
Et de miel emplir sa corbeille ;
Mais ni le ruisseau ni l'abeille
Au vallon ne t'ont vu passer.

             L'INSECTE.

Au premier chant de l'alouette,
J'étais allé, pour ta toilette,
Dérober sur le mont lointain
La blanche perle de rosée
Qui tremble à la robe irisée
Que revêt le joyeux matin.

J'ai franchi de vertes savannes
Où cheminent les caravanes,
Et de mystérieux vallons
Que le caprice des génies
A semé de fleurs infinies
Que respectent les aquilons.

J'ai remonté d'un vol rapide
Les rives du ruisseau limpide
Où ton ombre aime à se bercer,
Jusqu'au roc d'où jaillit sa source,
Sans avoir trouvé dans ma course
 De fleurs qui puisse t'effacer.