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•260 LA FLEUR. Comme une printannière ondée, Tes doux accents m'ont inondée De vie, et dejoie et d'amour ; Et, sous ton vol qui le caresse, Mon front ranimé se redresse Comme sous l'aube d'un beau jour. Tiens donc t'abriter de l'orage Sous le dais flottant qui m'ombrage, Et, jusqu'au retour du soleil, Baiser mes lèvres parfumées, Et dormir, les ailes fermées, Balancé sur mon sein vermeil. Et vers son amant qui s'y cache, La fleur, à la robe sans tache, Incline son sein verginal ; Le peuplier sur eux se penche, Et Je rossignol sur la branche Entonne l'hymne nuptial. Puis la lune, qui les contemple, Eclaire le ciel comme un temple D'une pâle et douce lueur ; Et le vent du soir qui voltige, Les endort, la fleur sur la tige, Et l'insecte au sein de sa fleur. EUGÈNE FAURE.