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    M. Rcnoux nous a envoyé un intérieur où tout le luxe du XVIe
 siècle est étalé à profusion ; au milieu des bois sculptés, des cuirs de
Cordoue, des vases de Palissy, des émaux limousins, des bronzes
florentins, etc., etc., sont deux froides figures de femmes, plates,
sans sentiment, et uniformément éclairées par une lumière venant
on ne sait d'où, si l'on considère que le jour arrivant par une étroite
verrière, ne doit répandre que des teintes colorées ; mais comme il
ne s'agit pas de la représentation d'un fait historique, il est permis
aux figures de n'être qu'un prétexte pour le pinceau fin et gracieux
de M. Renoux, de s'exercer dans une multitude de détails traités
avec beaucoup d'adresse et de goût. Ce tableau attire les regards
de la foule et des amateurs du genre. Il y a de jolies choses
dans son Intérieur de l'église de Saint-Etienne, surtout vers la
partieoù le soleil se joue au milieu de l'air que traversentses rayons,
et dans les reflets de lumière sur les cadres, les lampes, les béni-
tiers, mais non dans les figures dont quelques-unes semblent de bois.
    Les tableaux de Gué sont charmants de grâce et de naïveté de
pinceau. Ses Petits Orphelins sont pleins d'expression ; une couleur
terne dépare seule cette jolie toile.
    Le tableau de M. Johannot, Une halte de paysans et de soldats es-
pagnols, est trèshamonieeux de ton et d'une exécution assez hardie ;
les figures sont peu dessinées ; il est à présumer que l'artiste a at-
taché peu d'importance à cette toile, à moins qu'elle ne soit l'es-
quisse d'une composition plus capitale.
    Nous citerons un tableau de nature morte par Renié, aussi bien
«xécuté que possible, et qui a le grand mérite d'être peint vite et
facilement, ce qui lui ôte cet aspect léché, froid, qui fatigue ordinai-
rement dans ce genre de peinture.
   M. Bouterweck fait de la peinture qui séduit par la couleur; sa
Famille napolitaine est jolie d'aspect; la tête, la pose de l'homme,
sont bien; la femme est d'un vilain type, et l'enfant est horrible.
    Peu partisan de l'école de Genève, de ses petits moyens et de
ses petits effets, nous ne dirons rien de MM. Guigon, Georges, etc.,
pour nous arrêter devant le Pâtre romain de M. Favas. Rien
de plus simple et de mieux senti que cette tête pleine de vie,
 d'animation, au ton chaud et ferme, aux chairs bien modelées. La