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279 ïin grand nombre de fumeurs, et pourquoi ne le dirai-je pas ? c'est une vérité qui ne frappe que trop nos sens, un grand nombre de fumeurs reste insensible à l'odeur infecte que laissent échapper et leurs vêtements et leur haleine. Entrent-ils dans un salon, dans un bosquet, même au milieu des parfums des fleurs, cettte odeur nau- séabonde se répand partout. — Trop souvent un égoïste fumeur, tout entier au plaisir stupéfiant qui le domine, lance de tous côtés des (lots de vapeur , sans s'inquiéter de ceux qui l'entourent ou le suivent. Malheur à celui que tourmente un rhume, une irritation de poitrine, il est obligé de recevoir dans ses poumons ce nuage suffoquant qui lui est imposé ! heureux s'il peut échapper aux ex- pectorations continuelles lancées autour de lui ! Quoi encore de plus dégoûtant que ces flots de salive, que ces mares impures qui en sont le résultat ? Eh bien ! ces inconvénients que je ne fais qu'esquisser, ne sont rien en comparaison de ceux qui sont relatifs à la santé, à l'intelligence, à la vie ; mais, il faut l'avouer, ils ont quelque chose de contraire à cette politesse exquise, à cette urbanité française qui caractérisent notre nation, et qui fout le charme de nos relations sociales. L'usage du tabac peut exercer une influence pernicieuse sur pres- que tous les organes (je parle toujours de l'abus, mais non d'un usage modéré ). Ainsi la plupart des fonctions d'organisation , de reproduction, comme les fonctions de relation, en éprouvent plus ou moins les funestes effets. Mais une observation digne d'attention et qu'une longue expérience m'a démontré, c'est que l'usage du tabac agit essentiellement sur les fonctions prédominantes, soit phy- siques, soit morales. Ce qu'il est très important de remarquer, pour diriger convenablement certaines indications, dans le traitement des maladies qui affectent les priseurs et les fumeurs. La plupart des organes qui président aux grandes fonctions re- çoivent une influence plus ou moins forte do l'usage du tabac, sur- tout de l'excès ; et souvent cette influence détermine des maladies graves, ce qui a été observé par tous les médecins. Pour prouver ce que j'avance, je suivrai successivement ces per- nicieux effets sur ces différentes fonctions; et ce n'est pas sur des preuves légères que je m'appuyerai, mais sur des faits évidents que