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    ïin grand nombre de fumeurs, et pourquoi ne le dirai-je pas ? c'est
une vérité qui ne frappe que trop nos sens, un grand nombre de
fumeurs reste insensible à l'odeur infecte que laissent échapper
et leurs vêtements et leur haleine. Entrent-ils dans un salon, dans un
bosquet, même au milieu des parfums des fleurs, cettte odeur nau-
séabonde se répand partout. — Trop souvent un égoïste fumeur,
tout entier au plaisir stupéfiant qui le domine, lance de tous côtés
des (lots de vapeur , sans s'inquiéter de ceux qui l'entourent ou
le suivent. Malheur à celui que tourmente un rhume, une irritation
de poitrine, il est obligé de recevoir dans ses poumons ce nuage
suffoquant qui lui est imposé ! heureux s'il peut échapper aux ex-
pectorations continuelles lancées autour de lui ! Quoi encore de plus
dégoûtant que ces flots de salive, que ces mares impures qui en sont
le résultat ? Eh bien ! ces inconvénients que je ne fais qu'esquisser,
ne sont rien en comparaison de ceux qui sont relatifs à la santé, à
l'intelligence, à la vie ; mais, il faut l'avouer, ils ont quelque chose
de contraire à cette politesse exquise, à cette urbanité française qui
caractérisent notre nation, et qui fout le charme de nos relations
sociales.
   L'usage du tabac peut exercer une influence pernicieuse sur pres-
que tous les organes (je parle toujours de l'abus, mais non d'un
usage modéré ). Ainsi la plupart des fonctions d'organisation ,
de reproduction, comme les fonctions de relation, en éprouvent plus
ou moins les funestes effets. Mais une observation digne d'attention
et qu'une longue expérience m'a démontré, c'est que l'usage du
tabac agit essentiellement sur les fonctions prédominantes, soit phy-
siques, soit morales. Ce qu'il est très important de remarquer, pour
diriger convenablement certaines indications, dans le traitement
des maladies qui affectent les priseurs et les fumeurs.
   La plupart des organes qui président aux grandes fonctions re-
çoivent une influence plus ou moins forte do l'usage du tabac, sur-
tout de l'excès ; et souvent cette influence détermine des maladies
graves, ce qui a été observé par tous les médecins.
   Pour prouver ce que j'avance, je suivrai successivement ces per-
nicieux effets sur ces différentes fonctions; et ce n'est pas sur des
preuves légères que je m'appuyerai, mais sur des faits évidents que