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460 PIERRE DE NOLHAC aime Homère, Horace, Virgile et Dante. Un critique dis- tingué a écrit en parlant de lui : « L'humanisme a donné toute sa fleur à M. de Nolhac, c'est-à -dire l'amour de la beauté, le goût des pensées limpides et des sentiments ingénus enfermés dans une forme choisie. » On ne saurait mieux dire. Cet homme heureux a lié un commerce intime avec les grands esprits d'antan. Il vit en leur compagnie; il promène dans nos rues et sur nos places les rêves et les pensées d'un maître de la Renaissance. Parcourez la pièce intitulée : En lisant la Vita nuova, vous y verrez une scholie involontaire, pour ainsi dire, des « rimes » de l'immortel Alighieri, tant notre poète s'assimile naturellement son grand modèle dont les vers lui sont aussi familiers qu'ils le furent au célèbre critique anglais Symonds, et c'est tout dire (14). Toutefois il faut se garder de prendre M. de Nolhac pour un imitateur, il est mieux que cela, il est émulateur. Certains passages de ses vers sont même d'un pur classique, non pas en prenant le mot dans le sens où les superficiels le prennent, par opposition aux romantiques, lesquels furent d'ailleurs, des humanistes dans leur genre, en imitant le xvic siècle, père du xvn% ce fils ingrat qui en y réfléchissant ne fut pas, à proprement parler, classique, ce XVIIC siècle qui fut, lui aussi, humaniste, à la vérité plus discrètement et posément que son prédécesseur, et parfois même alexandrin plus d'une fois avec Racine, La Bruyère, La Fontaine!, — mais en tant qu'également éloigné de l'alexandrinisme et de l'humanisme, — et cela pour avoir laissé, selon le judicieux précepte de M. Faguet, « dormir (14) Cf. L'admirable volume sur Dante, parj. Symonds. MU' Augis, agrégée de l'Université, en a donné une traduction. Paris. Leeène, 1891.