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                       LES SIRES DE BEAUJEU                           117

copié ces actes (4). C'est grâce à cette circonstance, que le
souvenir nous en a été conservé. Si on en cite beaucoup
moins dans l'histoire des successeurs de ce sire, c'est que
les titres en ont péri, sans avoir eu la chance d'être copiés
comme ceux de Guichard ; mais il n'est pas douteux que
tous les sires de Beaujeu aient ainsi reçu une grande quan-
tité de fiefs. Aubret le constate, car après avoir dit que ces
acquisitions de fiefs avaient étendu au loin la réputation de
ce prince, en augmentant sa puissance, il fait remarquer
que presque tous les fiefs du Beaujolais furent acquis de cette
façon par ses successeurs. Nouvelle preuve que la forma-
tion de notre province est due bien moins à la force de
l'épée qu'au bon renom de valeur, de sagesse et de modé-
ration, dont nos seigneurs avaient su entourer leur nom.
   Jusqu'à Isabelle on ne trouve que deux barons à qui l'on
ait prêté de nouveaux hommages volontaires : Humbert III
qui en reçut cinq, et Humbert V un seul. Les deux autres,
Guichard IV et Guichard V, n'en reçoivent aucun, si l'on s'en



   (4) Cette Bible, en deux volumes, était précieuse par son antiquité et
plus encore peut-être par les documents anciens qu'elle renfermait sur
les sires de Beaujeu, de la première race. Comprise dans l'inventaire
de 1784, elle fut, lors de la Révolution, transportée à Villefranche. On
en a la certitude par ce passage d'un Extrait du procès-verbal des premières
séances du Conseil général de Villfranche, 1791, que M. de Longevialle a
bien voulu me communiquer. « Ce district ne présentait aucun objet
intéressant en tableaux, livres et gravures; le tout était du plus vil
prix... Deux pièces ont été seulement réservées, une Bible sur vélin, et
le Suovetaurilia ». A partir de ce moment on perd toute trace de cette
Bible. A-t-elle été brûlée comme tant d'autres manuscrits et parche-
mins de valeur, ou bien est-elle tombée aux mains de personnes qui
la conservent sans connaître le trésor qu'elles possèdent, on l'ignore
 absolument.