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EN 1788 357 rendu de 1788, une somme de 50.000 1. passée à l'article des dépenses extraordinaires et affectée aux travaux Per- rache. C'est un secours bien modique; mais les circons- tances actuelles sont si difficiles, nos finances sont dans un tel état de marasme et de consomption qu'une somme plus forte seroit peut-être au-dessus de ses moyens. « Il faut espérer que l'accident arrivé à ce pont fera prendre beaucoup plus de précautions dans la confection de celui qu'on a décidé de réédiiier sur la même rivière en face de l'Archevêché (6). En attendant que l'on y travaille, la communication entre ces deux parties de la ville est établie par un pont de bateaux. J'en profite pour aller voir la cathédrale, monument d'une architecture gothique. Je m'y arrêtai peu, car j'étois empressé de monter à Notre Dame de Fourvière, chapelle située sur une hauteur qui domine toute la ville. La Sainte Vierge y a établi un de ses domiciles, et les Lyonnais sont si bien dans ses bonnes grâces qu'elle a fait et fait encore pour eux beaucoup de choses étonnantes, miraculeuses, ainsi que le prouvent les tableaux votifs qui tapissent les murs de sa chapelle, et les lampes d'argent qui la décorent. Dans les calamités publiques, la foi et l'espérance y conduisent un grand nombre de saintes âmes, et la charité y attire beaucoup de pauvres. La curiosité y en appelle d'autres; ainsi vous pouvez juger de la réunion de ces différens motifs que l'affluence y est toujours grande. Je vous réserve pour ma première lettre quelques détails sur cette merveilleuse cha- pelle ou plutôt sur sa terrasse. » (A suivre). Léon GALLE. (6) Ce pont, dont la première pierre a été posée par le Consulat, le 30 août 1788, ne fut terminé qu'en 1808, époque à laquelle il prit le nom de pont Tilsitt. On l'a reconstruit entièrement en 1864.