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                         L'ANE
                             DANS




    LES LITTÉRATURES CLASSIQUES



           L y aurait certes de l'outrecuidance à vouloir
            apprendre au lecteur ce que c'est qu'un âne,
            alors qu'il existe tant d'ouvrages savants pour le
 renseigner à cet égard, et alors surtout qu'il a chaque jour
l'occasion de s'en instruire par les yeux. Tout le monde
connaît ce travailleur philosophe, au front large et pensif,
aux oreilles longues et attentives, au regard spirituel et
résigné, à la lèvre sensuelle et goguenarde, qui exécute
allègrement les besognes les plus pénibles, tandis que son
apparence extérieure, chétive et grêle, le ferait prendre
pour un être faible, moins propre à rendre des services
sérieux qu'à amuser des enfants. Cette opinion, du reste,
est celle des enfants eux-mêmes, qui éprouvent presque
tous delà sympathie pour les bourriquets de tout poil et de