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122 LES SIRES DE BEAUJEU Le premier de ces mariages profitables fut celui d'Hum- bert III avec Auxilie de Savoie. Sans doute quelques-uns de ses prédécesseurs avaient conclu des alliances honorables et même illustres. Ainsi Humbert II son aïeul avait aussi épousé une Auxilie de Savoie, et Guichard II, son père, avait eu l'honneur de se marier avec Lucienne de Rochefort de Montlhéry qui avait été fiancée au roi de France, fiançailles que des raisons politiques et religieuses avaient fait annuler. Cette dernière alliance prouve quel haut rang notre sire tenait dans le royaume. Mais l'histoire ne nous dit pas si ces mariages donnèrent autant de profit que d'honneur au Beaujolais. Quant à la femme d'Humbert, nous savons qu'elle apporta en dot à son mari les seigneuries de Château- neuf en Valromey, de Virieu-le-Grand et de Cordon en Bugey, que plus tard Louis de Beaujeu rendit à Louis de Savoie et à Jeanne de Montfort, comtesse douairière de Forez, en échange des droits que celle-ci avait sur les châ- teaux de Lay en Beaujolais et de Chambéon en Forez. Comme Auxilie de Savoie était nièce d'Alix de Savoie, femme de Louis le Gros, et sœur de Mahaut de Savoie, reine de Portugal, ce fut un grand honneur pour Humbert d'être ainsi par alliance le neveu d'une reine de France et le beau-frère de celle du Portugal. Humbert IV épousa Agnès de Thiern, comtesse de Mont- pensier, qui eut pour dot des terres considérables en Auvergne. Ces terres passèrent plus tard à Guichard de Beaujeu, un des petits-fils d'Humbert. Ce Guichard, seigneur de Thiern et de Montpensier, fonda la première branche cadette de Beaujeu, la branche de Montpensier, qui ne dura pas longtemps. Elle finit du côté de son fils aîné à la troisième génération par des femmes, qui portèrent leur riche héritage d'abord à la maison de Dreux et de