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366                   PIERRE DE NOLHAC

contenta d'inscrire à la dernière page de son recueil poé-
tique : Francisa Pelrarche laureati poète rerum vulgarium
fragmenta, dont la signification, après ce que je viens de
dire des essais de Pétrarque et du projet caressé puis aban-
donné par lui, d'écrire un ouvrage en italien, équivaut à
celle-ci : Fragments en langue italienne.
    Or, une question pendante au sujet du Canzoniere, était
la suivante : La vulgate actuelle due à Antonio Marsand (6),
s'appuie sur trois éditions anciennes; celle de Padoue
(1472), TAldine (1501) et celle de Bernardino Stagnini
(Venise 1513), comme provenant des autographes du poète.
En 1876, Giosue Carducci faisait paraître à Livourne un
opuscule donnant raison à Marsand et, comme lui, admet-
tant « l'existence d'un manuscrit autographe dont Aide
 déclare s'être servi par l'entremise de Bembo. »
    Un érudit romagnoL M. Adolfo Borgognoni (7), con-
 tredit l'assertion de Carducci, affirmant que Bembo n'avait
jamais eu entre, les mains un manuscrit autographe du
 Canzoniere; que « dans la préparation de l'édition aldine »,
il a suivi l'édition de Padoue (1472) et que, par suite,
 le texte d'Aide, est en partie arbitraire, car cet imprimeur
 a corrigé plusieurs passages de son autorité privée. Marsand
 a donc eu tort de s'appuyer sur l'édition de 1501.
    Les adversaires de la tradition aldine prétendent, d'ail-
 leurs, et non sans une apparence de vérité, que l'on n'a
 jamais retrouvé le manuscrit employé par Aide et Bembo
 pour l'édition de 1501. Toutefois l'objection tombe en
 partie, d'abcrd devant le témoignage de Vittorio Cian


   (6) Padoue, 1819-1820, 2 vol. in-4.
  (7) Se Monsignor Pietro Bembo abbiu mai avuto un codtie aulografa
del Canzoniere (Ravenne 1877).