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LES SIRES DE BEAUJEU 299 C'est un triste spectacle, que de voir une si longue suite d'hommes remarquables se terminer par un héritier indi- gne de leur vertu. L'amour-propre, le souci de sa réputa- tion, l'honneur de sa famille, auraient dû leur faire un devoir de transmettre cette baronnie, fondée par ses aïeux, à des princes de son sang et de son nom, qui lui auraient conservé son indépendance, au lieu d'en faire don à une puissante et riche maison, qui devait naturellement négliger cette province, petite portion de son immense patrimoine. Mais si Edouard manqua à son devoir par cette cession à demi forcée, il semble aussi que la royauté ne remplit pas le sien, en laissant tomber cette baronnie en des mains étrangères, et dépouiller toute une famille illustre et dévouée, à cause de la faute d'un de ses membres. Les Louis DE BEAUJEU-MONTPENSIER, seigneur de Montferrand et du Broc, fit partie de la croisade de saint Louis en Afrique, où il mourut très probablement en 1270. GUILLAUME DE BEAUJEU, grand maître des Templiers, tué à la prise d'Antioche, en 1291. HUMBERT, frère de Guichard VI, seigneur de la Juliane, blessé à la bataille de Varey, meurt peu après, en 1325. GUICHARD, frère d'Edouard I e r et seigneur de Perreux, tué à la bataille de Poitiers, en 1356. GUILLAUME, second frère d'Edouard I " et seigneur d'Amplepuis, tué à Poitiers, en 1356. ROBERT, troisième frère d'Edouard I " et seigneur de Joux, tué à la bataille de Brignais, en 1362, selon Paradin et Aubret. Froissart dit seulement qu'il fut fait prisonnier. Louis, quatrième frère d'Edouard et seigneu d'Alloignet, alla en Afrique en 1380, et y mourut, selon Guichenon, Mais d'après un acte mentionné par Aubret, il vivait encore en 1385. GUICHARD, seigneur de Joux, fils de Robert, accompagna le duc de Bourbon en Afrique où il mourut en 1390.