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304                    LE CHRIST D'iVOIRE

sur-le-champ à visiter Bonpas et les monuments de son
église.
    Ce jour-là, le Père coadjuteur, chargé de recevoir les
étrangers, étant absent, Dom Palémon dut, sur l'invitation
du prieur, servir de guide à cet inconnu, qui l'étonna par le
goût et les connaissances artistiques, qu'il manifesta et que
ne possédaient guère les visiteurs habituels.
   Les statues de ces princes de l'Église, couchées sur leur
tombeau lui parurent belles, au même degré que les quatre
vertus cardinales, qui ornaient le tombeau de Jean de Cabas-
sole ; mais il loua surtout les statuettes des Pères Chartreux
priant, dans l'attitude de la douleur, pour le repos de l'âme
du cardinal Langham. Puget préférait, en effet, à l'élégance
de la forme, le naturel et la vie, et ces qualités, il les
retrouvait, à un haut degré, dans ces modestes figures, qui,
dans leur harmonieuse diversité, répondaient mieux à
l'esprit qui dirigeait son ciseau.
   Ces statues, on l'a déjà vu, étaient l'œuvre de Dom
Palémon, mais, Puget qui créait avec autant de facilité et
de talent, une Å“uvre d'architecture qu'une statue, crut
volontiers que ces monuments avaient pu être exécutés,
dans tout leur ensemble, par un seul artiste. Aussi, quand
il eut demandé à Dom Palémon le nom du sculpteur auquel
ils étaient dus et que ce dernier lui eut répondu qu'ils
étaient l'œuvre collective de quelques religieux du monas-
tère, il n'insista pas et n'exprima aucun éloge particulier à
l'adresse de ces modestes artistes anonymes.

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   Il se retirait, et déjà il s'approchait de la porte de l'église,
lorsque, passant devant la Chapelle de Notre-Dame de