Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
342       LETTRES SUR UN VOYAGE EN FRANCE

    Combien n'est-il pas regrettable que de toutes
 ces richesses artistiques, de toutes ces curiosités,
 anéanties pour la plupart pendant la Révolution,
 il ne reste que de vagues souvenirs. Les historiens
 et les chroniqueurs contemporains se bornent à
 de sèches et arides nomenclatures, et d'autre part,
 Lyon a été fort négligé par les nombreux voya-
 geurs qui l'ont traversé. Seul, Golnitz, au com-
 mencement du dix-septième siècle, a laissé une
 relation que l'on consulte encore avec fruit. Les
 autres, après avoir réédité les vieilles légendes
 sur l'origine de Lugdunum, admirent la place
Bellecour, vantent l'impétuosité du Rhône et la
nonchalance de la Saône ; ils trouvent les maisons
très hautes et les rues très étroites, et admettent
généralement que les Lyonnaises sont accortes;
mais de tout cela, il ne résulte qu'un tableau très
imparfait de la ville et des mœurs de ses habitants.
    Si les lettres de M. C... du T... ne comblent pas
entièrement cette lacune, elles offrent néanmoins
un réel intérêt par le récit d'événements pris sur
le vif; elles font connaître aussi plusieurs parti-
cularités ignorées des chroniqueurs ou historiens
lyonnais. Puis ce sont, dans le cours du voyage,
outre des aperçus sur les nombreuses villes visi-
tées, des observations et des critiques très judi-
cieuses sur les abus qui ont provoqué la chute de
l'ancien régime. On voit à quel point les principes