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ET SON ŒUVRE 457 colie à la pensée de la catastrophe où devait sombrer -en même temps que la famille royale, souvent inférieure à son rôle, mais animée sans cesse d'un ardent désir du bien dont les résultats ne répondirent pas toujours à ses efforts, cette société frivole, sensible, enthousiaste, aveugle, sou- vent égoïste et cruelle, mais qui n'en donnait pas moins à la postérité, en 1789, un bel exemple de désinté- ressement et qui, lorsque sonnèrent les heures du danger et de la tourmente révolutionnaire, montait à l'échafaud sans faiblir, à l'exemple de son Roi et de sa Reine. M. de Nolhac a éprouvé et ressenti un peu de cette tristesse et le ton de son récit en porte la marque. Aussi l'une des qualités du livre de Marie-Antoinette, sur laquelle selon moi, l'on n'a pas suffisamment insisté, c'est l'absence complète d'injustes préférences et de déclamations systé- matiques. L'historien a su sans s'armer d'une sévérité outrée de moraliste ou d'une indulgence complaisante d'hyperboliste, conserver à son narré un accent véridique et quod raro ! un ton respectueux en face d'un des plus cruels bouleversements sociaux qui furent jamais. Beau- coup d'annalistes n'ont pas gardé une aussi remarquable réserve. IX Dernièrement enfin, sous le titre de Paysages de France et d'Italie (13), M. de Nolhac nous a donné des vers exquis (13) Paris, Lemerre 1894. Nu 6. — Décembre 1894. 3*