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444 PIERRE DE NOLHAC auprès de Jean. Il faut lire dans la lettre VII du recueil qui nous occupe, avec quelle fierté et quelle noblesse Joachim se défend d'avoir voulu critiquer quoi que ce soit des actes du cardinal. Il y fait une apologie discrète de son livre et prouve que dans les Regrets « il ne se trouve point expresse nec tacite qu'il ait touché l'honneur du cardinal. » Ne nous étonnons pas, d'ailleurs, de ces démêlés de famille. Le cardinal ayant pu pendant les quatre années de l'inten- dance de Joachim, apprécier ses qualités d'anministrateur, l'avait chargé à son retour en France, de reprisenter ses intérêts dans l'administration du diocèse de Paris; car bien que Jean eût, nous l'avons vu, abandonné l'évèché de cette ville à son neveu Eustache, il ne s'y était pas moins réservé certains droits, entre autres la 'collation des bénéfices. Dans ses relations avec l'évêque de Paris et le maintien de ses pouvoirs à l'administration du diocèse, Joachim, malade et sourd, témoigna plusieurs fois d'une excessive irritabilité. De là , des rapports tendus, soit avec le titulaire de l'évèché, soit avec le frère de l'évêque, Jacques. On en peut trouver dans plusieurs des lettres de Joachim du Bellay, des échos certains (4). Six des lettres de du Bellay sont adressées à Jean de Morel, ami d'Erasme, mari de la savante Antoinette de Loynes, maréchal des logis de Marguerite de France, duchesse de Berry, plus tard gouverneur du bâtard d'An- goulême. Ce gentilhomme lettré, joua un rôle important dans le mouvement littéraire du xvic siècle. Les quatre autres lettres sont à l'adresse du cardinal Jean. (4) La Revue d'histoire littéraire de la France, du 15 janvier 1894. Paris, Colin.