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ET SON ŒUVRE 445 A la fin d'un appendice où M. de Nolhac a rassemblé plusieurs lettres ayant trait à notre poète, se trouve une curieuse missive. Elle est écrite par le fidèle de Marot Charles Fontaines à Jean de Morel, au sujet de la Deffense et Illustration de la langue française, de Joachim du Bellay. On sait à quelle occasion parut cet ouvrage. Du Bellay, de concert avec Ronsard, Baïf, Jodelle, Ponthus de Thiard, Belleau et Jamyn, voulaient réagir contre l'école de Marot, enrichir la langue par l'infusion des mots et des images empruntés aux langues antiques, et enrichir également la poésie par l'introduction des genres usités par les anciens. A cet effet, Joachim partit en guerre contre les représentants de l'ancienne école et les faiseurs de rondeaux, ballades, virelais, chants royaux, chansons et autres « épisseries, » qui, disait- il, « ne servaient qu'à prouver notre ignorance. » Il insistait en même temps sur la nécessité de connaître le grec et le latin pour bien écrire, et s'élevait contre les derniers représentants de Marot, Jehan le Blond, Sebilet et Fon- taine, duquel il disait : « O combien je désire tarir ces fontaines (5)! » Celui-ci se sentant visé, répondil par un libelle intitulé : Quintil Horatian sur la défense et illustration de la langue françoise (6) qu'il ne signa pas et que Sainte- Beuve malgré sa sévérité excessive pour la Pléiade dont les tentatives furent respectables après tout, qualifie « de cri- tique de détail quelquefois ingénieuse mais le plus souvent futile. » Ce Fontaine, né à Paris en 1515, établi en 1540 à Lyon s'y maria deux fois et mourut vers la fin du xvie siècle. Ses (5) Allusion à l'ouvrage de cet écrivain intitulé : La Fontainetïamour contenant élégies, épistres et épigrammes. Paris, 1546. (6) Lyon, 1551.