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426         LETTRES SUR UN VOYAGE EN FRANCE

de l'artiste, du poète, de l'archéologue. Il est vrai qu'à cette
époque, les splendides cathédrales gothiques, les chefs-
d'Å“uvre artistiques du Moyen Age et de la Renaissance,
étaient non pas dédaignés, mais méprisés. M. C. du T .
était un Parisien, et en cela il suivait la mode ; s'il avait vécu
du temps du romantisme, il se serait enthousiasmé.
   De Toulouse, le iy avril. — « Les affaires qui me
retiennent ici ne prennent point une tournure agréable. Je
n'avance en rien, tout est dans une situation découra-
geante. » Toulouse est une grande ville, les rues sont
tortueuses, étroites, mal pavées et mal éclairées. Il y a
beaucoup d'églises, de chapelles, de couvents, de séminaires
et de collèges. Plusieurs de ces églises ou chapelles con-
tiennent des reliques qui attirent un grand nombre de
pèlerins et de visiteurs. M. C. du T . paraît avoir peu de
confiance en la vertu des reliques. « Il faut, dit-il, quelles
hommes soient bien méchants ou que Dieu laisse agir les
causes secondes, pour qu'il y ait autant de jmaladies répan-
dues sur la terre, tandis que, depuis la migraine jusqu'à
la mort subite, nos reliquaires nous présentent des remèdes
et des préservatifs. Je ne connois qu'une seule maladie pour
laquelle il n'y ait point de saint revêtu d'un pouvoir spécial
et particulier. Sur ce, je prie Dieu, mon (cher fami, pour
qu'il nous en garantisse l'un et l'autre. »
   P. S. — « Comme j'étois occupé à vous écrire cette
lettre, une personne de ce pays ci, qui a des bontés pour
moi, est venue m'engager d'aller passer quelque temps avec
elle à Revel. J'ai accepté ses offres, avec grand plaisir,
comme vous eussiez fait à ma place. »