page suivante »
EN 1788 ' 425 Piccini, Sacchini, Philidor, Rameau, d'opéras comiques de nos meilleurs auteurs, d'ariettes détachées, de symphonies, de motets français et italiens, compense par le choix et par le nombre de bons ouvrages ce qui manque à l'autre. Les enfans exécutent des chœurs, chantent des ariettes et forment la symphonie. Huit maîtres de musique président à l'orchestre, et pour peu qu'il se trouve quelque étranger qui aime la musique, il est régalé par un concert. A moi, tout indigne que je suis, on m'avoit offert de m'en donner un le soir, si je voulois rester jusqu'au lendemain. J'ai eu assez de force pour résister à une offre aussi séduisante, et j'ai quitté les moines comblé de leurs politesses et ravi de leur bonne réception. Ce qui veut dire que moyennant des lettres de recommandation, j'ai été traité dans le couvent et diné avec toute la communauté. » De Toulouse, le 27 mars. — M. C. du T . a fait un charmant voyage par le canal du Languedoc. Il a visité Car- cassonne « qui est fort agréable, et fait un grand commerce de draperies fines, pour le moment en souffrance de la concurrence anglaise. » Il préfère la société de Carcassonne riche, aisée et bourgoise, à celle de Toulouse, ville de noblesse, pauvre, sans animation. Il fait part à son ami de l'emprisonnement de M. de Catelan, avocat-général au Parlement de Toulouse, lequel fut par ordre du roi, enfermé et conduit au château de Lourdes, le 23 mars, jour de Pâques. Mais il ne trouve pas un mot à dire sur cette curieuse cité du Moyen Age; sur ces murailles, ces tours, ces vieux édifices qui, par leur ensemble et leur belle conservation, font de Carcassonne une ville à part, digne de l'admiration N° 6. — Décembre 1894. 29