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                      QUELQUES NOTES                       391

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   (Plusieurs années après).
   Leconte de Lisle vient de mourir. Je lis à son propos,
dans un grand journal de Paris, un immense article d'un
critique plus ou moins en vogue. Celui-ci se donne un mal
du diable pour nous montrer en la personne du poète un
Grec unique parmi nous, un Grec ressuscité. Et cela avec
tant de jolies petites phrases sur la Grèce, tant de festons,
tant d'astragales, tant d'élégantes ritournelles; pour le faire
court, tant de fine rhétorique ! Il est difficile d'avoir des
vues plus superficielles. Leconte de Lisle a contemplé en
grand poète le côté extérieur de l'antiquité. Personne ne le
connut mieux que lui, et personne ne fut plus éloigné de
l'âme grecque. Autant nous dire que Mounet-Sully, parce
qu'il revêt un beau costume antique pour 'jouer Œdipe-
Roi, est un Grec ressuscité.
   Le pessimisme révolté, rancuneux, amer de Leconte de
Lisle est en contradiction directe avec le génie grec. Aussi
le poète ne met-il jamais dans la bouche de ses héros, de
ces belles sentences profondément humaines, sur le mystère
de la vie, que nous rencontrons constamment dans ^Eschyle,
Sophocle, Pindare. Toute la philosophie résignée, profon-
dément religieuse des Grecs, se retrouve dans leurs poètes,
et ce n'est pas celle de Leconte de Lisle. Il est ADMIRARLE,
mais il n'est qu'admirable, et cela ne suffit pas pour nous
toucher. Enlevez les magnifiques tissus de pourpre, vous
retrouverez par dessous ce que les Grecs auraient nommé
un Barbare.
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   Doncieux lui faisait un autre reproche : c'était d'être
trop constamment beau. Ses vers larges, massifs, assis