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378 PIERRE DE NOLHAC d'Henri VIII, retournait en Angleterre à la fin de juillet 1509. Or voici que l'heure de la réforme approche. Le moment arrive où Erasme va connaître la gloire, mais au prix des pires attaques, de la part des pharisiens et des luthériens (24). Le séjour d'Erasme en Italie lui fut très profitable, soit parce qu'y ayant trouvé la Renaissance épanouie, son humanisme put se développer à Taise « dans un pays où, contrairement aux pays du Nord dans lesquels on tient les Lettres en suspicion, l'on cherche dans l'antiquité l'anti- quité elle-même et point seulement des anecdotes héroïques et des modèles de discours », soit parce qu'il a compris l'importance de la culture classique et la civilisation par les « bonnes Lettres ». Désormais il sera un humaniste plus fervent encore et « offrira souvent l'exemple des Italiens de la cour d'Urbin, de Ferrare, de Mantoue » aux peuples encore ignorants qu'il va retrouver. Toujours, d'ailleurs, sa pensée retournera à Rome ; il n'oubliera jamais le temps béni pendant lequel il y a vécu. Le chagrin de sa vie finissante ne fut pas seulement l'inexécution du beau projet tant de fois caressé de passer à Rome ses derniers jours, mais sur- tout de voir les Lettres compromises dans la tempête théo- logique soulevée par la Réforme. L'allemand inélégant de Luther tournait en dérision les Humanités, combattait les Arts, « se souvenant de l'antiquité pour interpréter le chris- tianisme. » Bientôt Erasme écrivit le De libcro arbitrio, s'engageant à son tour dans la mêlée au grand dam de ses (24) Peu de temps après son retour en Angleterre, il publiait son amusant Eloge delà Folie, chef-d'œuvre de sens et d'esprit, censure des luxes et de tous les états de la vie.