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330 BEAUX-ARTS A la suite de saint André paraît saint Jacques le Majeur, avec son bourdon de pèlerin. Ce fils du tonnerre, au visage ardent, menace les gentils des vengeances divines, s'ils ne se rendent pas à ses exhortations. Tout auprès de saint Simon, saint Barthélémy, écorché vif pour Jésus-Christ, penche la tête, comme pour se recueillir. Saint Philippe, voisin de saint Jacques le Majeur, obéit à la voix du Christ qui l'appelle. A côté de saint Barthélémy, saint Jude, surnommé Thaddée, nom qui veut dire zélé, montre la Capsa qui con- tient sa lettre apostolique aux églises d'Orient. Il soutient son frère Jacques le Mineur, dont le visage majestueux fait pressentir le vénérable évêque de Jérusalem massacré par les Juifs. Tous ces personnages sont dans une attitude simple, exempte de manière et d'afféterie. Ils ne posent pas pour la "galerie. Leurs vêtements sont ajustés avec variété et naturel. On sent que ceux qui les portent peuvent s'y mou- voir. Leurs plis plats et cassés expriment bien cette sorte de désordre ordonné qui résulte de la vie. L'académique ne s'y trouve pas, l'imprévu et le spontané le remplacent. L'aspect de l'œuvre, qui est en résumé celui d'un bleu et blanc parsemé de quelques carnations, est d'un effet tran- quille mais non monotone. L'artiste a procédé comme s'il eût sculpté en bas-relief. Les figures détachent bien nette- ment leurs silhouettes. Les tons de chair sont chauds sans être brique et donnent de l'animation. Cette peinture, que nous venons de décrire, est bien celle qui convenait pour une place de cette importance. Ces figures qui, bien que de quatre mètres, paraîtraient peut- être un peu courtes, apportent la note juste. Tout en elles