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292 LES SIRES DE BEAUJEU qui eut affaire aux trois batailles de l'ennemi et s'y distingua au premier rang, au témoignage de Froissart : « Li sires de Biaugeu, messiresLoeysdeChalon...avoecqgrantfuissonde bons chevaliers et escuiers de Bourgoingne, se combatoient moult vaillamment à monsigneur le bascle de Maruel et à se route... Et vous di que là eult fait mainte belle appertisse d'armes, mainte prise et mainte rescousse ; car chascuns, en droit de lui, se prendrait moût priés de bien faire le besoingne pour sen onneur ( 3 ) . » Après cette victoire Duguesclin et ses principaux chevaliers, parmi lesquels se trouvait notre sire, se rendirent à Paris où le roi était revenu de Reims. Celui-ci heureux de voir son règne inauguré par cette belle victoire, « les rechupt liement » et les combla de présents. Encouragé par ce succès, Charles V, désirant débarrasser la France des bandes de Charles le Mauvais, mit sur pied trois armées pour les combattre. L'une d'elles, commandée par le duc de Bourgogne, où se trouvait Antoine de Beau- jeu, après avoir délivré Dijon de la tyrannie des grandes compagnies, alla assiéger le château fort de Marchelainville en Bauce qui se rendit après plusieurs assauts. Il en fut de même des châteaux de Chamerolles et de Dreux, et des forts de Preux et de Couvai. Alors le duc de Bourgogne, appelé par le roi son frère, laissa le soin de son armée au comte banneret. Cette situation, Chandos ne l'avait obtenue qu'en 1360, du roi Edouard III, par la donation de Saint-Sauveur-Ie-Vicomte, et depuis ce temps, il n'avait pas encore eu l'occasion de lever ou de déployer sa bannière sur un champ de bataille. La bannière de Beaujeu était d'or. Ce fut Pierre de Louesmes qui la porta à Cocherel. (Hist. de Duguesclin, par S. Luce, p. 445.) (3) Chroniques de Froissart, t. VI, p. 308.)