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LES SIRES DE BEAUJEU 293 d'Auxerre, à Antoine de Beaujeu et à Louis de Châlons, selon une version de Froissart. D'après une autre, il emmena avec lui ces deux derniers, puis il se dirigea rapi- dement vers son duché envahi par le comte de Montbéliard et les Allemands, qui repassèrent le Rhin sans l'attendre. Après cette rapide expédition, le duc de Bourgogne alla rejoindre le connétable devant la Charité-sur-Loire, où s'était renfermée une forte troupe des Grandes Compagnies. Celles-ci ayant perdu tout espoir d'être secourues par le roi de Navarre, se rendirent moyennant la vie sauve. Notre sire n'est pas nommé dans le nombre des chevaliers qui figurent à ce siège ; on ne peut affirmer cependant qu'il n'y ait pris aucune part, car nous avons vu plus haut que le duc de Bourgogne lui avait confié ses troupes en Beauce, où l'avait emmené avec lui en Bourgogne ; il semble que dans l'un ou dans l'autre cas notre sire dut se rendre avec lui à la Charité, mais on ne peut que le conjecturer. En revanche, il ne paraît pas s'être trouvé à la bataille d'Auray qui eut lieu peu de temps après; car son nom ne figure nulle part dans le récit de Froissart, et cet auteur ne se serait pas contenté de le mettre au nombre de ces barons qu'il ne sait pas tous nommer. Un événement grave seul a pu l'empêcher de se rendre à l'appel de Duguesclin pour marcher contre les Anglo-Bretons de Jean de Montfort. Cet événement ne peut être que la présence dans sa baron- nie des Grandes Compagnies qui, refoulées de la Beauce et de différents pays, se portèrent dans les contrées voisines. Son premier devoir étant de défendre ses vassaux contre les attaques de ces brigands, il ne pouvait s'y soustraire pour chercher à s'illustrer dans de grands combats sous les ordres d'un capitaine dont il appréciait le caractère et la bravoure. Un moment même (après la bataille d'Auray, il N»4. — Octobre 1894, 20