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LES SIRES DE BEAUJEU 287 remarqué qu'une machine de l'ennemi faisait beaucoup de mal à ses troupes, il fit diriger contre elle une machine semblable mais plus petite, dont le troisième coup fut si heureux que l'engin de l'assiégeant fut rompu. Découragé par cet échec le comte de Hainaut leva le siège après trois jours et deux nuits d'assaut. En 13 41, Edouard fut du nombre des grands seigneurs qui s'engagèrent à aider Charles de Blois à reconquérir son duché de Bretagne. L'année suivante il alla de nouveau, avec plu- sieurs autres seigneurs français, renforcer l'armée de ce duc qui assiégeait Auray etqui s'en empara peu après leur arrivée. Une trêve ayant été conclue en 1343 entre les rois de France et d'Angleterre qui soutenaient, le premier le duc de Blois, le second le duc de Montfort, et la paix régnant partout en France et en Bretagne, Edouard impatient de tout repos prit part, en 1344, à une petite croisade orga- nisée par le pape et quelques princes chrétiens, pour porter secours aux fidèles de la Palestine. Le roi de Chypre qui connaissait son mérite et sa valeur, lui offrit le commande- ment de quatre galères. Après quelques heureux succès, entre autres la prise de Smyrne, les croisés subirent de cruels revers. Assiégés dans cette ville, ils y furent défaits au commencement de 1345, et la plupart de ceux qui échap- pèrent à la mort revinrent dans leur patrie. De retour en France, notre prince prit aussitôt du service contre les Anglais. En 1346 il alla d'abord dans l'armée du duc de Normandie qui opérait en Gascogne contre le comte de Derby. Durant le siège d'Angoulème, ou d'Agen comme le veulent quelques historiens, il fut un des vaillants cheva- liers qui s'offrirent au sénéchal de Beaucaire pour surprendre la ville de Tonneins. Puis, il accourut, comme beaucoup d'autres, à l'appel de Philippe pour s'opposer à l'invasion