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                   VIEUX MOTS LYONNAIS                   243

   TONE. — Grosse mouche bourdonnante. — Dans l'an-
cien français, tavan, tahon, taon, d'où tône. — Harmonie
imita tive.
  TONNE.   — Pour tonnelle de jardin.
  TOUT DE MÊME. — Locution qui revient assez fréquem-
ment dans le langage lyonnais, sans qu'on en puisse bien
préciser la signification. Elle ne veut pas dire : de la même
manière, ni de même, ni quand même. Venez-vous avec
nous ? — Oui, tout de même.
   TUNE. — Faire une tune, se payer une tune, s'amuser
plus qu'il ne convient. Cette expression se rattache à un
vieux souvenir local. Il y eut jadis à Lyon des Recluseries,
Tune d'elles s'appelait la recluserie de Tunes, sur la colline
de Fourvières ; près d'elle existait une taverne renommée,
où l'on allait faire bombance.
  TUPIN.    — Pour marmite, sourd comme un tupin. — Il
y a encore à Lyon une rue Tupin, soit parce qu'il y avait
jadis là des marchands de tupins, soit parce qu'on y jouait
là le jeu du tupin ou de la cruche cassée. — Sur le Rhône,
il y a le village de Tupins, parce qu'il y eut là jadis une
poterie.
   TRA. — Pour pièce de bois, poutre, poutrelle, chevron.
Vient probablement de tronc, ou est peut-être dérivé de
travers, qui se met en travers.
   TRUFFE. -— Pour pomme de terre. Il faut être simples et
sobres comme nous le sommes, pour se permettre une
pareille confusion de cryptogames. A Lyon, vivre de truffes
n'indique pas du tout qu'on soit gourmand, au contraire.

   VERCHÈRES.—Pour terre cultivée, adjacente à l'habi-
tation, verger— par extension, dot des jeunes filles. —
Je crois ce mot une simple corruption de verger. — Il y a
à Saint-Irénée, une rue des Basses-Verchères.