Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    LES SIRES DE BEAUJEU                     211

lui, la même abbaye, quoique fondée par les seigneurs de
Villars, se mit sous la sauvegarde de Renaud et d'Isabelle
en 1268, et ceux-ci s'engagèrent à la défendre moyennant
certains droits qu'ils se réservèrent. Leur fils, Louis, donna
à la chartreuse de Sélignac la franchise de tout péage dans
ses terres, et cent carpes à prendre dans son grand étang de
Chalamont. Je ne prétends pas dresser la liste complète de
leurs donations particulières; celle-ci suffira à faire apprécier
leur libéralité envers les églises.
    En dehors de ces donations, nos sires firent plusieurs
fondations plus ou moins importantes. La première en date
est celle du chapitre Notre-Dame de Beaujeu, établi en
1065 dans l'enceinte même de leur château. Ils firent bâtir
son église et la dotèrent de grands biens; plusieurs la men-
tionnèrent dans leur testament. Leur seconde fondation est
celle de l'abbaye de Joug-Dieu, faite en i n 8 par Guichard III,
qui l'installa dans sa propre maison de Tamais et l'enrichit
des biens nécessaires à son entretien, francs de tout droit.
Humbert III fit la troisième, en établissant à Belleville en
 1159 un prieuré de six chanoines réguliers, pour satisfaire à
la condition qui lui fut imposée quand le pape le délia de
 ses vœux de templier. 11 leur bâtit des maisons et une
 église, les dota de revenus considérables et leur donna
 même le droit d'asile. Cinq ans après, il fit ériger ce prieuré
 en abbaye placée sous la dépendance de Saint-Irénée de
 Lyon, et il lui accorda de nouveaux dons très importants
 qu'il fit confirmera son fils. En 1168, il fit reconstruire
 l'église qui fut terminée et consacrée onze ans après; c'est
 celle qui existe encore actuellement. Guichard IV, à son
 avènement, confirma tout ce qu'avait fait son aïeul pour
 cette abbaye, en se rendant garant de la validité de toutes
 les donations.