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120                LES SIRES DE BEAUJEU

que leurs prédécesseurs et veillèrent de moins près à leurs
intérêts. Edouard I er n'en acheta que deux. D'abord 60 livres
de rente qu'Etienne de Gléteins possédait à Messimy et en
huit paroisses voisines, et qu'il reconnut tenir de lui en fief
lige au prix de 200 livres. Ce qui montre quelle droit de fief
ne s'achetait qu'au sixième de la valeur du revenu, car
200 livres, dit Aubret, ne font que 10 livres de rente qui
sont le sixième de éo livres. Ensuite le château de Bereins,
dont Geoffroy de Bulieu lui rendit hommage, sauf celui
qu'il devait au seigneur de Saint-Trivier, ainsi que de
60 livres de rente, moyennant 80 florins d'or.
   Parmi les six fiefs dont on lui fit hommage spontanément
il en est un qui offre des conditions particulières. Etienne
de Corrent reconnut qu'il était son homme lige et qu'il
tenait de lui la rente de Sarron, en réservant l'hommage
qu'il devait au comte de Savoie, au seigneur d'Estrées et à
celui de Corgenon, pour d'autres fiefs ; il n'était donc
l'homme lige d'Edouard qu'en quatrième lieu, et ne pouvait
personnellement le servir que lorsqu'il n'était pas au service
de ces trois seigneurs. Pour remédier à cet inconvénient, il
fut stipulé que la rente de Sarron serait toujours du fief
d'Edouard avant tout autre seigneur, et qu'à sa mort,
Corrent remettrait ses rentes en Dombes à l'un de ses
enfants qui ne reconnaîtrait pas d'autre seigneur que celui
de Beaujeu. C'était en effet de l'intérêt d'un suzerain que
ses vassaux ne reconnussent et n'eussent pas à servir
d'autres seigneurs.
    Antoine n'acheta aucun fief et il reçut l'hommage de
trois nouveaux seulement. L'un de ces hommages montre
de quelle liberté jouissaient les hommes indépendants des
seigneurs; car les deux frères qui le rendirent imposèrent
leurs conditions au sire qui dut les accepter. Ils neserecon-