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8o                L'INDUSTRIE DE LA SOIE

    Personne ne saurait contester que l'industrie des tissus
de soie, si riche et si forte qu'on la proclame, est mena-
cée peut-être plus qu'aucune autre.
    Les idées qui ont inspiré la politique protectionniste
conduiraient inévitablement, si par la force des choses
la modération ne s'imposait pas, à la perte d'une partie de
la production, c'est-à-dire du travail. Quoi qu'on dise ou
qu'on veuille, le travail est toujours réglé suivant la
demande, et, quel que soit l'effort, il devient de plus en
plus difficile de solliciter et d'obtenir cette demande. La
surproduction accidentelle, rupture d'équilibre imprévue,
est un malheur trop fréquent de nqs jours; la surproduc-
duction voulue n'est possible que limitée si étroitement
qu'elle est sans effet. En l'état présent de resserrement
des affaires, il est affligeant, dangereux, de ne pouvoir
rien faire qui, pour ne parler que des ouvriers, assure à
ceux-ci la permanence du travail même réduit, la certi-
tude d'un salaire et la possibilité d'une faible épargne.
On peut oublier pour un moment l'intérêt général d'une
industrie, l'intérêt des fabricants et celui des commerçants;
l'intérêt des ouvriers l'oubliera-t-on aussi ?
   Le commerce extérieur a fait de notre pays une nation
plus grande et plus riche, il a favorisé son expansion et a
développé ses énergies; ce commerce et les industries
vivaces, sur lesquelles il est fondé, sont devenus plus que
jamais indispensables à notre puissance nationale.
  Nous avons parlé surtout des ventes à l'étranger, parce
qu'elles fournissent le plus de travail, mais nous aurions
garde d'oublier notre consommation intérieure. Elle a
une élasticité surprenante. Elle est nécessairement limitée
et proportionnelle à nos prospérités. Ses entraînements
nous serviront toujours à l'étranger; le goût qui donne