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EN FRANCE 81 à nos produits leur originalité et leur charme, la re- cherche passionnée de nos modes et leur instabilité prévue nous servent aussi. Il n'y a pas d'initiative que notre manufacture n'ait prise ou de création qu'elle n'ait faite ; ses renouvellements sont incessants. Quelque prix que notre propre marché ait pour nous, il est et sera toujours insuffisant ; la vente à l'étranger est notre principal objectif, la principale et la plus abondante source de profits; elle offre au point de vue économique une res- source précieuse. Quoi qu'il en soit, et notre sentiment sera partagé par les observateurs attentifs, on ne reverra pas de long- temps les années prospères dont le souvenir est encore si vif, on n'aura plus de faciles triomphes. On s'y attend. Ceux-là qui, exaltant la supériorité de la fabrique lyonnaise, prétendent celle-ci maîtresse des marchés, des consommations et des prix, se font de telles illusions qu'ils ne sont peut-être pas sincères. On serait plutôt tenté de craindre des décourage- ments, des hésitations devant un labeur et des risques trop grands. Toutefois quiconque a observé, pendant la seconde moitié de notre siècle, la marche du tra- vail à Lyon, aura été frappé de l'énergie des fabri- cants qui ont soutenu et qui soutiennent la lutte. Nos dernières générations de fabricants ont fait beau- coup et nous avons dit leurs succès, les générations nouvelles font et feront davantage. Elles sont aux prises avec des difficultés beaucoup plus graves; elles se rendent également compte de l'accroissement de la force de nos rivaux; elles savent qu'il faut les com- battre souvent à armes inégales, qu'il faut contenir des concurrences grandissant et conserver une avance déjà N" i. — Juillet 1894 6