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10                   LA VILLE DE LYON

   D'après une lettre du consul, du 14 juin de ladite année
1765, les deux frères Barrai étaient alors en Russie et
s'étaient associés au sieur Chalonis précité et à un sieur
Caron aîné, qui possédait le secret d'étamer des feuilles de
fer-blanc, de l'acier et des armes à feu; ce dernier vient de
mourir, mais il laisse un frère qui possède les mêmes
talents et n'est pas moins industrieux; il travaille dans les
forges établies sur la Loire et les frères Barrai espèrent le
débaucher.
  Or, le 20 juin suivant, le lieutenant général de police à
Paris, écrivait : « Barrai, originaire du Languedoc et pro-
« testant, est en France. L'objet principal de cet homme
« est de se procurer des échantillons d'étoffes par forme
« d'échantillons pour s'épargner la grosse dépense de pièces
« entières... » Il s'agit évidemment d'étoffes de Lyon,
puisque c'était en cette ville que se rendait Barrai pour y
débaucher le sieur Caron.
  J'ignore le résultat de ce voyage, mais l'année suivante
au mois de mai 1766, David Barrai, le marchand de toiles
de Lyon, est mis en état d'arrestation, pour tentative d'em-
bauchage d'ouvriers pour sa manufacture de fer-blanc; au
mois d'août suivant il est également arrêté à Strasbourg
pour le même fait, à ce moment, il habitait encore Lyon
avec sa mère et n'allait que temporairement en Russie.
  En 1767, le consul dit que les études de Douet, de Lyon
maître dessinateur en fleurs, ont été envoyées en Russie;
ceci s'applique évidemment à l'industrie des étoffes.
   On sait enfin que la première manufacture de soie fut
établie à Moscou en 1780; il est présumable que ce fut par
des Lyonnais.