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428 CATALOGUE DE NEUVILLE vaste place appelée Chapitre, autrefois implantée d'arbres, dont le dernier a récemment disparu, est entourée de bâti- ments inégaux de grandeur et d'importance, mais qui tous étaient habités par les Dames de Neuville. Quelques-unes conservent à l'intérieur des vestiges de leur ancienne splen- deur, boiseries sculptées, cheminées élégantes. La porte de l'une d'elles est encore surmontée d'un écusson timbré de la couronne comtale, et l'on voit, dit-on, à l'intérieur, une haute cheminée dans laquelle est encadré le portrait d'une femme en costume semi-religieux. » Ce portrait de chanoinesse existe encore, en effet, dans l'une de ces maisons, devenue patrimoniale de la famille de son mari. Le Roman d'une chanoinesse, est un délicieux recueil de lettres trouvées, prétend sa gracieuse auteur, dans un secré- taire ou petit bonheur du jour et écrites par Henriette de Saint-G***, du 6 mai 1787 (elle avait alors quinze ans), à octobre 1789. Fort bien imprimé par MM. Protat, de Mâcon, ce charmant volume n'est point dans le com- merce; il est orné d'une magnifique héliogravure, qui rap- pelle aux Maçonnais la femme distinguée qui l'a composé, car on ne trouve point à cette époque de chanoinesse- comtesse du nom d'Henriette de Saint-Georges ou Saint- Germain (21). L'auteur eût été digne d'être chanoinesse-comtesse de Neuville, parmi ces nobles dames dont l'existence ne fut pas aussi inutile qu'on pourrait le croire, et, à ce sujet, (21) Nous devons le Roman d'une chanoinesse à un don gracieux de M. Perrusset, avoué à Mâcon, beau-frère de l'auteur, née Arcelin. Il possède, comme maison paternelle, l'une des anciennes habitations des prébendées de Neuville : on y voit encore un portrait de chanoinesse.