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d'avoir leurs tubes de lancement au ras delà mer, ce qui offrait quelque dan-
ger en cas de gros temps. Pour y obvier, on a modifié leur construction, en
plaçant ces tubes à un mètre au-dessus du niveau de la mer. Mais le
nouveau modèle, trop rétréci et trop chargé à l'avant, est d'une stabi-
lité insuffisante. Et c'est ainsi que le n° 102 a chaviré, sous un coup de
mer violent, dans la rade de Toulon, et que le no 110 a sombré de
même, près de Cherbourg. Mais le remède est facile; il suffit de revenir
simplement au système de construction des premiers torpilleurs. —
M. Valson communique un aperçu historique sur les projets proposés,
sous la Révolution, pour l'organisation de l'Instruction publique. Le
premier de ces projets est celui de Mirabeau, qui consistait dans la
création d'un Lycée national, école unique, dans laquelle un enseigne-
ment encyclopédique devait être donné à 100 élèves, dont on devait
favoriser les aptitudes naturelles pour les préparer à devenir des maîtres.
Ce projet se retrouve, plus tard, mais considérablement élargi, dans
celui de Talleyrand, qui voulait créer un Institut national, dans lequel
chacun serait instruit, suivant sa destinée et ses projets. Mais en homme
de gouvernement, Talleyrand demande que l'unité de direction de
l'enseignement soit assurée par la surveillance d'un Comité directeur
établi à Paris, et qui est la première idée de l'Université, créée plus
tard par Napoléon 1='. Mais, sous la Révolution, le plan de Talleyrand
fut écarté. Vint ensuite Condorcet, qui ne demande pas que l'enseigne-
ment soit soumis à l'État, mais placé sous la direction d'une Société
encyclopédique. L'exposé de ce projet demandant quelques développe-
ments, la continuation de la lecture de M. Valson est renvoyée à la
prochaine séance. — M. Gobin communique à l'Académie la descrip-
tion d'une explosion de mine qui a eu lieu récemment au Thel, pour
 l'exploitation de la chaux hydraulique. La montagne de roche calcaire
livrée à cette exploitation et qui mesure une hauteur de 100 mètres,
 est découpée périodiquement en énormes tranchées, dans lesquelles
 sont pratiqués des fourneaux de mine. Le 14 mars dernier, le feu a
 été mis, au moyen de l'électricité, à la mine, chargée de 8,500 kilo-
 grammes de poudre ; les témoins de ce spectacle grandiose ont vu alors
 la montagne soulevée en avant et rejetée tout entière au fond de la
 carrière ; l'éboulement opéré ainsi représente environ 80,000 mètres
 cubes. M. Gobin ajoute que, pour cette exploitation, la poudre est
 préférée à la dynamite, qui a l'inconvénient de réduire la pierre en
 trop petites parcelles. — M. Léger fait observer aussi que la dynamite