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112 HISTOIRE DU COUVENT recettes; il va de juin 1754 à la fin de 1756, et sans compter le produit de l'Eau des Carmes, dont la réputation gagnait aux religieux un profit annuel de 2,000 francs par an, en prenant la moyenne des seules aumônes versées dans les troncs ou dans le bassin exposé durant chaque office aux yeux des fidèles, c'étaient plus de 8,000 livres que la piété rendait chaque année au trésor des Grands Carmes. Aussi ne négligeaient-ils aucune occasion de faire appel à cet esprit public de charité; mais il leur arrivait cependant quelquefois de rencontrer des résistances et la justice était chargée alors de prononcer dans quelles mains devait tomber le prix de la pénitence et du repentir. En 1506, une peste effroyable décimait la ville; l'hôpital de Saint-Laurent-des-Vignes, réservé aux pestiférés, ne suffisait plus à les contenir ; le grand hôpital de Lyon dut leur ouvrir ses portes, mais les ressources pécuniaires de ces deux grands établissements d'assistance publique étaient insuffisantes. Louis XII et Anne de Bretagne ne restèrent pas sourds aux doléances de la ville et de ses consuls. Ils sollicitèrent du Pape une bulle autorisant un pardon géné- ral en faveur de qui ferait une aumône à l'un des deux hôpitaux de Lyon. Jacobins, Carmes et Cordeliers se pré- valant des privilèges concédés par d'anciennes bulles non approuvées par le Souverain Pontife régnant, firent placer de grands troncs au mur extérieur de leur église, afin de répondre à cet appel solennel fait au nom de la misère du peuple. Mais le consulat s'opposa à cette prétention; il ordonna d'intenter une action judiciaire contre les trois couvents; le Pape intervint et satisfaction fut donnée aux intérêts généraux de la commune. Malheureusement, les épidémies venaient fréquemment décimer les populations de cette époque ; et le récit des ravages qu'elles produi-