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 34                   LE PÈRE GRASSET

suit sur ce ton, dans un style passablement incorrect et
ampoulé, pendant deux grandes pages. On apprend à la fin
qu'il s'appelait Pierre Grasset, qu'il était en 1607 profès du
« dévot monastère » de Notre-Dame de Colombier et qu'il
« a compilé ce Discours en 1648 pour donner un sujet à
de meilleurs esprits à mieux dire. »

   Il résulte d'autres passages qu'en 1623, il était procureur
aux Célestins de Notre-Dame de Verdelays, dans le Bor-
delais ; que vingt ans plus tard, il était au monastère de
Colombier, remplissant les fonctions de vicaire, en l'absence
du prieur et du sous-prieur, et qu'alors il fit refaire les
armes du cardinal de Colombier à la voûte de la grande
arcade, « lesquelles cousterent mille livres. » On verra
plus loin que cette réparation, en apparence inoffensive, lui
amena des difficultés avec un seigneur voisin.

   A la même époque, c'est-à-dire en mai 1644, le
 P. Grasset alla à Tournon pour complimenter le baron de
 Tournon, Just-Louis II (qui venait d'être nommé à un
 commandement important dans l'armée destinée à opérer
 en Allemagne), et en même temps sans doute pour réclamer
 le payement _ d'une pension léguée aux Célestins de
 Colombier par Jacques de Tournon. Il paraît qu'il réussit
fort bien dans sa mission, car le baron lui dit : « Mon Révé-
rend Père, je ressens un extrême contentement d'avoir
appris les particularités de cette fondation que je ne savois
pas, et vous promets de l'augmenter et de payer tous vos
arrérages, estant de retour de cette campagne. » On sait
que malheureusement il n'en revint pas et qu'en sa per-
sonne s'éteignit, le 8 septembre suivant, d'une blessure
reçue au siège de Philippsbourg, le dernier rejeton de la
branche aînée des Tournon.