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14         LES VOYAGES DE MADAME DE SÉVIGNÉ

    Les lettres de Mme de Sévigné, si souvent consultées pour
l'histoire générale du pays, peuvent être aussi une source
de renseignements pour l'histoire des provinces que leur
auteur a visitées.
    Les longs séjours de Mme de Sévigné en Bretagne, dans
le vieux manoir des Rochers, berceau de la famille de son
mari, ont inspiré un livre fort intéressant à M. Léon de la
 Brière, ancien sous-préfet de Vitré, qui a extrait de la volu-
 mineuse correspondance et groupé dans un volume de trois
cents pages tous les traits épars relatifs à la Bretagne, de
 manière à détacher comme un tableau de cette galerie, dont
 la postérité ne se lasse pas d'admirer les chefs-d'œuvre.
    Un semblable travail pourrait être fait pour la Provence,
 à qui appartient la moitié de la vie de Mme de Sévigné,
 depuis le jour où sa fille épousa le comte de Grignan, com-
 mandant au nom du Roi comme lieutenant général, en
 l'absence du duc de Vendôme, gouverneur de la province.
    Pour Lyon, il n'y a rien de semblable à tenter, parce
 que cette ville n'occupe qu'un rang inférieur dans les préoc-
 cupations de la marquise. Si le nom de notre cité revient
 souvent sous sa plume, ce n'est qu'à l'occasion des visites
  qu'elle ou sa fille y ont faites en passant, ou des rapports
  de famille ou d'amitié qu'elles y entretenaient.
     Les traits relatifs à Lyon dans les lettres de Mrae de Sévi-
  gné n'ont pas échappé, jusqu'à ce jour, à l'attention des
  historiens. M. Péricaud dans ses Noies et documents, et
  M. Breghot du Lut dans ses Mélanges, ne manquent pas de
  les rappeler à leur date. Les Archives du Rhône en ont
  recueilli quelques-uns. Le baron Walckenaer dans ses Mé-
  moires, consacre un chapitre au passage de Mme de Sévigné
  à Lyon en 1672. Mais tout cela est bien incomplet. Les
  notes qui enrichissent les lettres de Mme de Sévigné dans