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156 HEVUE DU MOIS X Il avait été le président du groupe des Indépendants, noyau de la Société lyonnaise des Beaux-Arts, à qui nous devons le Salon de Belle- cour, ouvert au public le 17 février. C'est la première fois, croyons-nous, qu'une Exposition est présentée à Lyon, dans d'aussi bonnes conditions : accès facile pour le public, lumière large et égale pour les tableaux. 11 en résulte une impression qui dispose en faveur des œuvres. Je ne vois pas cependant en quoi le Salon de 1888 aurait une valeur moyenne supérieure aux années antérieures. Ce sont à peu près les mêmes exposants, dont le nombre s'est grossi d'une cinquantaine d'ar- tistes que la Société lyonnaise eût aussi bien fait de laisser à la porte. Il y a tout un quatrième rang de tableaux que le visiteur se sentirait une furieuse envie de décrocher. Dans les anciennes installations, cette ran- gée supérieure avait au moins cela pour elle, d'être noyée dans une pénombre qui appelait l'indulgence et faisait même plaindre parfois l'ar- tiste aussi mal loti. Il n'entre pas dans le cadre de cette revue sommaire de rendre compte des œuvres exposées. Je me bornerai donc à consigner ici quelques chiffres ayant au moins ce mérite de ne soulever aucun débat contra- dictoire. Le livret du dernier salon contient 623 numéros. Il y aurait à tenir compte de quelques numéros bis ; mais, d'autre part il est juste de déduire quatre grandes toiles, envoi du ministère des Beaux-Arts. Le livret de 1888 a 711 numéros, et si nous recherchons l'origine des envois, pour les deux années, nous trouvons les résultats suivants : 1887 1888 Lyon 237 . . . . 385 Paris 254 . . . . 221 Départements 87 . . . . 63 Etranger 45 . . . . 42 623 711 D'où suit que les artistes du dehors sont venus en moins grand nom- bre, ou bien que le jury, évinçant les étrangers, a montré une indul- gence particulière pour les artistes lyonnais. L'absence de l'école belge est surtout à remarquer.