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                     DÉRIVÉS DU RHÔXE                     I2j

tares, 1,982 sont traités par la submersion, soit 11 % . Et si
vous voulez des chiffres, voyez à quoi nous aboutissons.
 Vous allez mettre l'Hérault et le Gard dans des conditions
de submersibilité à peine aussi favorables que dans les Bou-
ches-du-Rhône et de Vaucluse; vous ne pouvez pas espérer
qu'ils l'adoptent dans des proportions supérieures. C'est-à-
dire que 11 % des vignobles attaqués feront de la submer-
sion. C'est pour cette parcelle infinitésimale que vous faites
le canal de la rive droite et le canal de la Cèze, que vous
dépensez 150 millions : ce sera pour chaque hectare de
vigne submergée un cadeau de 12 ou 15,000 francs.
   Mais les terrains qui présentent toutes les conditions
requises seront-ils très empressés à en profiter ?
   Vous savez, Messieurs, que l'efficacité de la submersion
est encore discutée. La Chambre de commerce d'Avignon
a déclaré en 1887, dans une délibération sur les canaux
dérivés « que la submersion est généralement abandonnée
par les viticulteurs. » Est-ce vrai? Est-ce excessif? Je ne
sais, mais ce qui est certain, c'est que les avis sont par-
tagés sur la valeur de la submersion; ce qui est certain,
c'est qu'on emploie d'autres moyens assurément moins
coûteux et d'une efficacité mieux établie. Beaucoup de vi-
ticulteurs et de physiologistes espèrent enfin que le phyl-
loxéra disparaîtra peu à peu, soit naturellement, soit par
acclimatation, soit par les progrès de la culture, soit peut-
être par la découverte du remède spécifique.
   De tout ceci, je conclus que la submersion est un remède
d'une application restreinte, peut-être d'une efficacité dou-
teuse, et peut-être d'une utilité temporaire.
   Eh bien! est il raisonnable de construire à grands frais un
canal destiné à fournir un remède restreint, douteux et
temporaire ?