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                     DE LA l'IUMAÃlALE DE LYON                         429

 gouverneur de la ville, le pistolet en main en le menaçant,
 en se vantant de force et violence.... Maintenant ces vieilles
playes nous ont été rafraîchies quand nous avons ouy que
les rapines qu'on avoit tirées de l'église Saint-Jehan ont été
 exposées en vente au dernier offrant et dépeschées pour cent
douze escus(i). Mesmc qu'on a promis aux soldats de leur
distribuer à chascun sa portion. Or combien qu'il soit tard
d'y remédier (2), si ne pouvons nous pas nous tenir de vous
prier au nom de Dieu, et exhorter, en tant qu'en nous est,
que vous mettiez peine à récompenser les fautes passées, et
 surtout d'empescher toutes ces voleries et pillages. Desjà il
y a du zèle inconsidéré à faire tous ces ravages qu'on a faits
aux temples... De ces butins que pourra-t-on dire? à quel
titre ravir ce qui n'est à aucune personne privée ? Si les
larrons sont punissables, c'est double crime de dérober le
bien public. »

          (A suivre).
                                                 L. NIEPCE.



    (1) D'après ce passage de la lettre de Calvin, il paraîtrait qu'il y eut
 deux ventes publiques des objets de prix provenant du pillage de la
 cathédrale. La lettre par laquelle Calvin blâme ces ventes est du 13 mai
 1562, or, à ce moment, la première vente était consommée, et les autres
 ventes dont je donne, dans cette étude, la comptabilité, n'ont été com-
mencées que dans le mois de juin. La première a produit cent douze ècus,
d'après Calvin, tandis que celles faites par Claude de Rocheblanc, délégué
du Conseil de ville, se sont élevées à la somme de 2532 livres, 6 sols.
   (2) Les exhortations de Calvin furent impuissantes pour arrêter les
excès; ils continuèrent pendant les 13 mois de l'occupation de Lyon par
les protestants, et même nonobstant l'édit de pacification du 18 mars
 1563. Nous verrons, en effet, plus loin, que, malgré les ordres du roi et
du gouverneur de Lyon, on continua la démolition des maisons du
cloître de Saint-Jean et de plusieurs églises, au mois de juin 1563, alors
que déjà le clergé catholique avait été invité à rentrer et à reprendre
l'exercice du culte.