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                   DE LA PRIMATIALE DE LYON                           427

   Ainay fut l'objet de toute la rage des calvinistes; ils dé-
molirent son cloître, renversèrent l'autel qui contenait les
reliques de saint Pothin et le corps de saint Badulphe.
   L'abbaye de Saint-Pierre ne fut pas épargnée non plus.
Avertie à temps, l'abbesse Françoise de Clermont avait eu le
temps de fuir avec ses religieuses; mais, avant départir, elle
avait caché dans une retraite qu'elle croyait sûre le Trésor
et les reliques du monastère. Un ouvrier révéla le secret
aux calvinistes qui s'emparèrent des vases sacrés et dis-
persèrent les reliques sur le sol ; une sœur laie, qui n'avait
pas suivi ses compagnes, feignant de cueillir des herbes,
ramassa les saints ossements dans son tablier et les conserva
pieusement à l'abbaye.
   La chapelle Saint-Saturnin fut démolie. Même dévas-
tation à l'église Notre-Dame des Anges à l'Observance. Les
calvinistes la brûlèrent après l'avoir pillée.
   Il existe encore aux archives du Rhône un document
inédit qui énumère la plupart des monuments mutilés ou
même entièrement détruits par les protestants pendant
l'occupation de Lyon par leurs troupes. Il est intitulé : « Mé-
moire des ruynes faictes des églises et maisons d'ycelles à
Lyon, depuis la publication de l'édit de pacification, par ceulx
de la nouvelle religion. » Premièrement ont esté ruynécs les


classé des Jacobins un inventaire de l'argenterie de cette maison dressé
le 17 août 1517. Je le donne dans mon étude sur les Trésors de Lyon.
Cette argenterie était du reste peu considérable, puisque, d'après une note
du P. Ramet,insérée dans le tome IV, page 70,de son admirable inven-
taire des titres de son monastère, fait en 1762, on lit ces lignes « Argen-
terie de l'église, 11e Sac Raymundus nota qu'on ignore en quoi consistait
anciennement l'argenterie de notre église; on sait seulement que lorsque
les huguenots se rendirent maîtres de Lyon, en 1562, ils nous enlevèrent
116 marcs pesant d'argent tant en croix que calices, chandeliers, bassins
et reliquaires. » En 1760, cette argenterie valait 5568 livres, sans parler
de sa valeur artistique.