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416 UN VOYAGEUR ANGLAIS A LYON d'autres avec des colliers autour de leurs cous, d'autres avec des lanternes et des encriers à la main, d'autres avec des croix et des encensoirs, d'autres avec des cartes dans leurs mains, tous objets dérobés à la mallette. Dans le nombre, un des singes enlevait les culottes du porte-balle et lui bai- sait le derrière à nu. Toutes ces belles drôleries semblaient comporter un sens joyeux, mais en vérité je ne vois pas quel sens moral on en pouvait tirer. « Le jour où je partis de Lyon, qui était le lundi 6 juin, j'ai vu fouetter publiquement dans les rues un compagnon, si solide d'ailleurs que, quoiqu'il reçût plus d'un coup vio- lent, il semblait n'en ressentir aucune douleur. « C'est à Lyon que nous avons commencé à avoir des billets de santé, sans lesquels nous n'aurions pu être reçus dans aucune des villes de notre route vers l'Italie. Les Ita- liens sont si scrupuleux dans la plupart de leurs villes, sur- tout celles que j'ai traversées en Lombardie, qu'ils n'ad- mettront pas un étranger dans les murailles de leur ville s'il n'apporte un biilet de santé de la dernière ville dont il vient, pour attester qu'il n'avait aucune maladie contagieuse dans sa dernière ville de séjour. Les Vénitiens sont parti- culièrement stricts sur cette formalité, à ce point que per- sonne ne peut être reçu à Venise sans un billet de santé, voulut-il payer cent ducats. Mais je n'ai pas trouvé la même rigueur dans les villes de Lombardie où j'ai passé en reve- nant de Venise, car on m'a laissé entrer à Vicence, à Vé- rone, à Brescia, à Bergame, etc., sans me demander de billet de santé. « Celui qui voudra être bien informé des principales antiquités et des choses mémorables de cette ville fameuse, devra lire un ouvrage latin de Symphorien Champier (Sym- phorianus Campegius), français et savant chevalier, natif de cette cité, qui en a écrit copieusement et avec éloquence.