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                    LE SALON LYONNAIS                  387



NICOLAS   SICARD. — 528.—Enlréc du pont de la Guillolière
                   par un temps de pluie.


              Les arbres sont d'un vert très frais ;
            C'est avril, la saison charmante !
            Or, ce tableau vous représente
            Un jour de printemps lyonnais.

               Le long de nos rives brumeuses,
             Les platanes des quais boueux
             Ont risqué, sous ce ciel douteux,
             Leurs premières feuilles frileuses.

               Le cœur se prend d'ennui mortel
             Sous ce dôme couleur de suie,
             Et du bout de son parapluie
             On dirait qu'on touche le ciel.

               O chevalier Printemps ! quel mythe
             Que la légende gardera :
             A Pâques l'on patinera,
             Tout en attendant sa visite.

               Les moineaux, gamins confiants,
             Cachés sous une feuille, chantent,
             Mais à la fin s'impatientent
             Et sifflent ce vilain printemps.

               Mars ne nous fait plus de risettes ;
             Juin se rit de nos parasols,
             Et l'on ne voit de rossignols
             Que chez les marchands de toilettes.