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368 QUELQUES MOTS EN USAGE A LYON ca final en che : mmche (manica), miche (mica), perven- che (pervinca), etc. ARÇON. S. m. Ce sont les petits arcs qui forment une voûte au-dessus d'un berceau, et sur lesquels, pour abri- ter l'enfant, on jette un morceau d'étoffe qu'on nomme couvre-arçon. Dér. d'arc. ARIA (Forez. : arria; prov. : arriai). S. m. S'emploie sur- tout au pluriel. Tumulte, cris, obstacles, embarras. Ce mot se trouve dans le français populaire, mais comme il a persisté à Lyon plus qu'ailleurs, on a cru devoir le signaler. Ex. : Deux amis vivaient en paix, rue des Gloriettes. L'un d'eux fut surpris « fendant des lyres » (en flagrant délit), comme disait une dame lyonnaise de ma connais- sance, avec la femme de l'autre. Le mari de tomber à coups de poings sur le séducteur ; et l'autre, réparant à la hâte le désordre de sa toilette : « Quoi ! c'est pour ça que te fais tant d'arias ! C'est pour ça que te cognes un ami de vingt ans! C'est bon ! c'est bon ! on s'en rap- pellera ! » Du vieux français arrie, obstacle, dérivé lui-même du verbe harier, harceler, tourmenter. M. Nisard dit qu'aria vient « évidemment » à 'arroy, ordre, pompe, appareil, disposition d'une armée. Je crois que les sens tout con- traires à 'arroy et à 'aria indiquent « évidemment » que le second ne vient pas du premier. (A continuer). PUITSPELU.