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EN USAGE A LYON 365 la troisième conjugaison : âgere, fôdere, cônsiruere, invâ- dere, devenus agére, fodére, construire, invadére, etc. Ces verbes ont donné en français des formes en ir, et en lyonnais des formes ener, comme dans arrâper, de arri- pére. E donnant e, comme dans cruel, de crudelis, est d'ailleurs tout ce qu'il y a de plus régulier. Le groupe de consonnes dsp à 'adspicere est tombé tout entier dans le lyonnais. S seul s'est conservé dans le pro- vençal espineba, le roman espingar, l'italien espieggiare. Adspicere, devenu apicere, a intercalé n, comme dans pincer, du néerlandais pitsen, et beaucoup d'autres mots (v. ap- ponse). C est devenu ch, comme dans mâcher (masti- care), mandant (mercantem), manche (manias), man- chot (manais), e t c . . Enfin, le dernier e est tombé, en vertu de la règle que toute voyelle latine atone, occupant la dernière place du mot, disparait ou s'assourdit dans les dialectes romans. APLATER (Campagnes du Lyonnais: applata), V. a. Unir, rendre plat. Dér. de Plat. APPARER (camp. : apparâ; Langued. : para; prov. : apara ou aparar). V. a. Tendre la main, son tablier, en un mot se disposer à recevoir quelque chose qu'on vous jette. Quand Vincent tend à Mireille le nid de mésanges bleues : « Boudieu ! digue Mireio en aparant, oh ! quant ? » Bon Dieu, dit Mireille en tendant la main, oh ! combien ? — On voit que le mot ne peut se rendre en français que par une périphrase. C'est du pur latin : apparare, préparer, disposer, apprê- ter, organiser quelque chose pour un certain but. APPOINTER. (Camp, du Lyon. : appointa). V. a. Amincir un objet, le faire terminer en pointe. Ex. : « Je vais faire appointer mon fessu, mon bigoz. » Dér. depointe. APPONDRE. (Camp, du Lyon. : apponsi; Forez : appoundre;