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                 L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE                  339

   En 1664, un prêtre du diocèse de Lyon, M. Charles
Démia, qui mérite une mention spéciale, fut envoyé par
l'archevêque dans le Lyonnais, la Bresse et les Dombes,
avec qualité de visiteur extraordinaire des écoles du dio-
cèse. Il découvrit partout une profonde ignorance. Ayant
remarqué que la jeunesse de Lyon, particulièrement les
enfants du peuple, vivaient dans un grand libertinage faute
d'instruction, il prit la résolution d'appliquer tous ses soins
à l'établissement des catéchismes et des écoles. Il composa
des remontrances qui sont demeurées de magnifiques plai-
doyers en faveur de l'instruction. Il adressa ses remon-
trances au prévôt des marchands et aux échevins de Lyon
pour appeler leur attention sur un point de cette impor-
tance. Les remontrances de M. l'abbé Démia produisirent
une grande impression sur les habitants de Lyon, sur les
magistrats et échevins. L'œuvre des petites Écoles fut
fondée.
    Comme les remontrances du prêtre lyonnais pouvaient
produire quelque bien dans d'autres villes où les enfants du
peuple étaient aussi dépourvus de toute instruction, on les
envoya en divers lieux. M. Feret, curé de Saint-Nicolas-
 du-Chardonnet, à Paris, les ayant fait lire à plusieurs com-
 munautés de la capitale, écrivit qu'elles avaient produit une
grande impression partout où on les avait lues, tellement
 que M. Roland, théologal de Reims, avait pris la résolu-
 tion d'établir des petites Écoles dans sa ville; M. Roland
 exécuta son projet; mais l'un de ses confrères, M. l'abbé
 de la Salle, chanoine de Reims, en prit occasion pour fon-
 der un ordre d'instituteurs, les Frères des écoles chré-
 tiennes. M. l'abbé Démia, qui fonda à Lyon la congréga-
 tion de sœurs de Saint-Charles, a ainsi indirectement con-
 tribué à la fondation de l'Institut aujourd'hui si répandu et
 si connu des Frères des écoles chrétiennes.