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UN VOYAGEUR ANGLAIS A LYON 331 car elles ont six ou sept étages au-dessus' de celui qui est sous terre, car sous presque toutes les maisons il y a des caves voûtées. « J'ai remarqué que les fenêtres sont fermées avec du papier blanc. Dans beaucoup de cas, la fenêtre tout entière est de la sorte ; dans d'autres, la partie inférieure est de pa- pier blanc et la partie supérieure est garnie de verres ( i ) . Presque toutes les maisons sont en pierre de taille blanche. « C'était dans cette ville que les Romains frappaient (i) Dans la réimpression de la description de Lyon, de Bombourg, que j'ai réimprimé en 1862, avec M. Rolle, dans le premier volume de la seconde série des Archives de l'Art français, j'ai eu occasion de parler incidemment de cette habitude lyonnaise qui frappait encore un autre voyageur anglais au xvme siècle : « Les meilleures maisons sont assez élégantes, mais les fenêtres des autres font triste figure; elles sont garnies de papier huilé au lieu de vitrages. Les négociants ne veulent pas convenir que c'est par épargne ; ils prétendent que le papier huilé empêche la grande ardeur du soleil. On en voit souvent s'arracher et se déchirer, ce qui fait un très vilain effet. » Voyage en France, en Italie et aux îles de VArchipel, tra- duit de l'anglais du docteur Maihows par M. de Puyzielux; Paris, Charpentier, 1767, tome I, lettre XXVIII, p. 268. Le Vieil, qui, dans la troisième partie de son Art de peindre sur verre, a consacré techni- quement tout le chapitre VI, p. 235-7, à l'usage de garnir des châssis en papier au lieu de verre, n'a pas manqué de parler de cette habitude lyonnaise. Au xvn e siècle, elle était encore italienne, car voici ce que dit en 1656 le sieur Audeber, dans son Voyage et observations de plu- sieurs choses diverses qui se remarquent en Italie ; Paris, Germain Clouzier, p. 147 : a Quant aux verrières, elles ne sont faites que de petits rondeaux en verre roux et espais, et semblent autant de pattes (sic) de verre, ayant les bords ronds et renforcez et au milieu un gros nœud demy rabbotcus. Encores, telles qu'elles sont, il y en a fort peu, et le verre en vient d'Allemagne ; mais l'ordinaire est d'avoir du papier huilé, et, aux meilleures maisons, de toile cirée, mesme aux plus beaux palais, sinon quelques salles de la Chambre des Seigneurs, qui ont les verrières telles que dessus. Toutefois il y a un lieu excepté, qui est Venise, où le verre est plus commun. » Il y a aussi, dans Tallemant, l'histoire d'un homme, maniaque