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                       LA MER SAHARIENNE                         283
ment du fond. De pareils mouvements du sol ne sont pas
rares. »
   En l'état actuel de nos connaissances géologiques sur le
Sahara et de l'incertitude qui règne sur la constitution des
régions complètement inexplorées du Maroc méridional,
nous n'avons rien à ajouter à des paroles aussi concluantes,
revêtues de la triple autorité de M. Desor, de M. Martins
et de M. Escher de la Linth. En vain M. Tournouer a
objecté à la première relation de M. Desor ( i ) , que les fos-
siles trouvés par lui dans des alluvions déposées en strati-
fication torrentielle, étaient des coquilles d'espèces rares,
usées, percées et pouvaient avoir été apportées par le fait
de l'homme, dans les fleuves sahariens, qui les auraient
ensuite roulées pêle-mêle avec les alluvions de leur lit jus-
que dans le Souf. Si l'on admettait une pareille méthode de
raisonnement qui combat des faits précis par des hypothè-
ses, par des peut-être, il n'y aurait plus de science possible.
M. Tournouer, d'ailleurs, ne nie pas la mer Saharienne. Il
se borne à demander un supplément d'informations paléon-
tologiques et reconnaît qu'il y a, dans le relief actuel de l'A-
frique du Nord, beaucoup de faits difficilement explicables
sans elle.
   Quant à la constitution géologique du seuil de Gabès,
c'est-à-dire du barrage qui sépare actuellement la Méditer-
ranée du lit des Chotts, il est important, surtout au point de
vue historique de la question, de déterminer exactement sa
nature.
   Sans compter l'expédition du marquis Antinori, envoyée


  (1) Tournouer, Coquilles des Chotts, Congrès de Paris, p. 618-624. La
note de M. Tournouer est antérieure au dernier ouvrage de M. Desor
qui y affirme de nouveau et avec une nouvelle force l'existence de la
mer Saharienne.