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274 NOTICE SUR LA. COMMUNE En 1562, les protestants ravagèrent aussi l'abbaye de Sa- vigny, et il est probable que Bessenay, non loin de Savigny et bourg important, dut supporter la visite de ces reli- gionnaires. En 1780, la sécularisation de l'abbaye de Savigny sur- vint par une bulle du pape Pie VI, c'était nécessaire : « De- « puis longtemps, le nombre des élus des hommes l'em- « portait sur celui des élus de Dieu ; depuis longtemps, ce « n'était plus une véritable vocation qui faisait les reli- « gieux, mais bien les intérêts matériels. » (Théod. Ogier. Savigny). La plupart des abbés des derniers temps ne rési- daient plus dans leur abbaye, qu'ils ne connaissaient même pas ; ce n'était alors qu'un titre et un revenu : le grand Bossuet et Massillon profitèrent de l'un et portèrent l'autre. Cette suppression d'une abbaye, que quelques-uns font dater du vi' siècle, fut sans importance pour nos vil- lages, habitués depuis longtemps à la vie qui appartenait à cette époque à chaque paroisse rurale; l'autorité du sei- gneur de Bessenay, le baron Brossier de la Roullière, n'a- vait pas grand poids et était surtout honorifique. Au point de vue administratif, la liberté était peut-être plus grande en ce temps pour la paroisse que pour la commune actuelle. En 1789, à la veille de la Révolution, nous trouvons Bes- senay toujours bourg et paroisse dans le Lyonnais, dans l'archiprêtré de Courzieu, de l'élection (1) et de la séné- chaussée de Lyon. M. Brossier de la Roullière, qui déplus était baron, paraît-il, portait alors le titre de seigneur haut- justicier, mais il ne rendait certes pas la justice par lui- même, comme tout seigneur justicier. D'ailleurs, c'était l'affaire de M. Rieussec, avocat à Lyon et juge, et de M. (1) Tribunal jugeant, en première instance, les différends fiscaux.