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0_UtLOJUKS MOTS EN USAGE A LYON 263 ABANDON. Acte par lequel un débiteur transmet à ses créanciers la propriété de ses biens. On ne cite ici ce mot que parce qu'il est un exemple de la véritable aber- ration des grammairiens dans leur zèle de puristes. Mo- lard, dans son Mauvais langage corrigé, le proscrit comme une locution impropre, et particulière à Lyon, où il est en effet très usité. Molard ajoute : « dites abandonnement. » Or, le Dictionnaire de l'Académie, 6e édition, dit préci- sément : « Il (abandon) se dit particulièrement, en ju- risprudence, d'un acte judiciaire ou conventionnel par lequel un débiteur délaisse ses biens à ses créanciers. » — O maîtres d'école, qui, dans votre sotte pédanterie, proscrivez jusqu'au français ! ABAT-JOUR. S. m. i° Terme de construction lyonnaise. C'est ce qu'en français on nomme jalousie, c'est-à -dire un assemblage de lamelles de sapin mobiles et suspen- dues à des chaînettes, de manière qu'on peut, à l'aide d'une petite corde enroulée sur un cylindre, les faire monter ou descendre à volonté. L'abat-jour est placé au-devant d'une fenêtre pour défendre des rayons du soleil. L'abat-jour ne s'emploie guère qu'à Lyon et aux en- virons. A Paris et dans le Midi, on ne se sert que de Persiennes. 2° Autre terme de construction lyonnaise. C'est ce qu'en français on nomme soupirail de cave, c'est-à -dire une ouverture dont le plafond et l'appui sont inclinés du dehors au dedans, afin que le jour qui vient d'en haut pénètre plus verticalement dans la cave ou le sous-sol. Composé & abattre et de jour. ABATTAGE, s. m. Faire un abattage c'est, pour serrer un objet avec une corde, attacher la corde à une barre, de manière à faire aigre avec la barre. Dcr. Rabattre.